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Le vieillissement de la population du Québec fait émerger de nombreux défis sociaux, économiques et de santé publique. C’est pour répondre à ces défis que le Fonds de recherche du Québec – Société et culture, en partenariat, entre autres, avec la SHQ, s’est engagé à financer cette étude.
Cette recherche a été menée par Mme Anne-Marie Séguin, docteure en géographie, en partenariat avec l’Institut national de la recherche scientifique. Le rapport final a été déposé en janvier 2018.
Cette étude comporte deux volets : d’une part, le portrait des besoins comblés et non comblés des personnes âgées de 75 ans et plus au Québec selon cinq types de milieux géographiques et, d’autre part, le portrait des besoins, de la mobilisation des ressources locales et des stratégies employées par les aînés dans trois milieux (ville-centre, banlieue et zone rurale).
Dans le premier volet, l’analyse révèle très peu de différences en matière de besoins selon le type de milieu. Dans le deuxième volet, l’étude fait ressortir quelques éléments marquants du discours des participantes et participants, tels que la volonté de rester dans leur logement et de conserver leur autonomie, et le fait de développer des stratégies afin de réduire les risques (chutes, décès, maladies graves). Il est aussi question des besoins en termes d’alimentation, d’habitation, de déplacements, de soins de santé et de soins personnels, d’activités sociales et récréatives, de soutien moral et affectif, et d’accès à l’information et de communication à l’aide de la technologie.
L’étude avait pour objectif de cerner les besoins des personnes âgées vivant seules et présentant une légère perte d’autonomie pour pouvoir demeurer dans le logement et le milieu de leur choix. Cette recherche visait également à identifier les stratégies et les ressources disponibles pour répondre à leurs différents besoins. Des entrevues individuelles ont été réalisées auprès de 43 personnes âgées (39 femmes et 4 hommes) tant en milieu urbain (ville-centre et banlieue) que rural et trois groupes de discussion rassemblant des intervenants œuvrant auprès de cette clientèle ont été menés dans les milieux étudiés.
Le réseau de soutien des personnes âgées consultées est diversifié et s’étend au-delà de leurs enfants. À cet égard, elles peuvent notamment s’appuyer sur leurs frères et sœurs, amis, et autres proches souvent âgés. Leurs voisins leur sont également d’un soutien important.
De nombreuses ressources locales, notamment des organismes communautaires et des services sociaux et de santé, sont également sollicitées par les aînés. Ces ressources ne répondent toutefois pas à l’ensemble des besoins qu’ils éprouvent et le manque de coordination entre les différentes ressources existantes engendre des coûts supplémentaires tout en nuisant à la qualité du soutien apporté.
Les personnes âgées doivent renoncer à certaines activités, généralement des activités de loisir et de sociabilité, vu un manque d’énergie et de moyens financiers pour continuer à y participer.
Les déplacements sont au cœur des préoccupations des aînés. En banlieue et en zone rurale, où l’offre en transport collectif est insuffisante, voire inexistante, la perte du permis de conduire est envisagée comme un élément majeur affectant leur autonomie.
Pour les propriétaires, le fait de devoir entretenir une maison, particulièrement d’avoir à effectuer des réparations, est une grande préoccupation, au point où certains d’entre eux vont préférer déménager en résidence plutôt que d’entamer de gros travaux.
Pour les personnes âgées ayant de légères incapacités, l’entretien domestique et les menus travaux représentent également un défi, et le fait de devoir payer pour obtenir des services d’aide constitue un fardeau financier.
Les aînés se sentent parfois seuls au moment de prendre des décisions importantes.
De nombreuses personnes âgées isolées socialement ne sont pas jointes par les ressources dont la mission est précisément de leur venir en aide.
Pour les aînés qui disent avoir besoin de soins de santé et de soins personnels à domicile, ceux-ci sont jugés insuffisants et difficilement accessibles, surtout lorsque le besoin se fait sentir de manière ponctuelle ou à très court terme.
La recherche a mené à un ensemble de recommandations en vue de favoriser le maintien à domicile des aînés dans des conditions favorables. En voici un aperçu :
Cette recherche met en lumière les difficultés pour les personnes âgées de demeurer chez elles malgré une grande détermination de leur part. Se maintenir à domicile implique d’avoir un bon réseau social et d’avoir accès à des ressources adéquates, et requiert souvent la mise en place de diverses stratégies très exigeantes en temps et en efforts. Les changements dans l’état de santé et le réseau de soutien des personnes âgées peuvent entraîner de grandes inquiétudes et des craintes pour l’avenir. Enfin, leurs moyens financiers ne permettent pas toujours de faire appel aux services privés dont elles auraient besoin ou de se payer un lieu de résidence offrant les services et le confort souhaités.
Afin de rendre plus aisé le maintien à domicile des aînés dans des conditions favorables, l’équipe de recherche recommande de favoriser leur participation sociale, d’assurer leur sécurité dans les déplacements et d’offrir un choix de logements adéquats pour ainsi mieux répondre à leurs besoins, leurs préférences et leurs priorités.
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