On retrouve l’amiante naturellement dans le sol sous forme de roche fibreuse. L’amiante a été intégré aux matériaux de construction parce qu’il possède, entre autres, d’excellentes propriétés de résistance au feu et d’isolation.
Un lien a cependant été découvert entre certaines maladies respiratoires et l’exposition à l’amiante, dont les fibres très fines sont facilement respirables.
À partir des années 1980, ce constat a entraîné le délaissement de l’amiante dans les produits de construction. Toutefois, les habitations construites avant ou pendant cette période sont susceptibles d’en contenir sous diverses formes.
Les fibres d’amiante s’introduisent facilement dans le système respiratoire grâce à leur taille microscopique (de 400 à 2000 fois plus petite qu’un cheveu humain). Celles qui ne sont pas captées par les mécanismes de défense naturels du corps se rendent jusqu’aux poumons et s’y déposent, d’où le danger.
Les maladies les plus communément associées à l’exposition à l’amiante sont l’amiantose, le cancer du poumon et le mésothéliome. Ces maladies apparaissent généralement plusieurs années (de 15 à 40 ans) après le début de l’exposition à l’amiante.
La durée de l’exposition et la concentration de fibres dans l’air respiré déterminent la quantité de fibres se retrouvant dans le système de l’individu et ont donc une influence directe sur le risque de voir apparaitre l’une des maladies. De plus, selon une étude ( E. Cuyler Hammond, Irving J. Selikoff and Herbert Seidman, Asbestos Exposure Cigarette Smoking and Death Rates, Annals New York Academy of Sciences, 1979 ), le risque de voir se développer un cancer du poumon pourrait être multiplié par 50 chez un fumeur exposé à l’amiante, par rapport à un non-fumeur n’y étant pas exposé.
Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail et le Code de sécurité pour les travaux de construction (CSTC) prévoient que tout travailleur doit pouvoir effectuer ses tâches de façon sécuritaire. Dans le cas de l’amiante, cela implique que le travailleur doit notamment être informé des risques que présente l’exposition à cette substance et que son employeur doit élaborer les méthodes de travail appropriées pour assurer sa protection.
En contrepartie, le travailleur a aussi des obligations. Il doit, entre autres, prendre connaissance de l’information à sa disposition, concernant le travail en présence d’amiante, et appliquer les méthodes de travail élaborées par son employeur dans le but de protéger sa santé, sa sécurité et son intégrité physique ainsi que la santé des autres personnes qui peuvent être exposées à l’amiante à cause des travaux.
Même si la majorité des travaux exécutés en régie consistent en des travaux à risque faible au sens du CSTC, des mesures de protection s’imposent. Ainsi, un demi-masque à filtre P100 ou un masque jetable de type FFP2 au moins, certifié selon la norme EN 149:2001+A1:2009, devraient minimalement être utilisés lors de travaux sur des matériaux contenant de l’amiante. De plus, le nettoyage des lieux et des équipements doit se faire à l’aide d’un aspirateur muni d’un filtre haute efficacité (HEPA) ou d’un linge humide.
Selon le niveau de risque, des moyens de protection additionnels sont nécessaires (voir le tableau ci-dessous). Une formation conforme aux exigences énoncées dans l’article 3.23.7 du Code de sécurité pour les travaux de correction est d’ailleurs un bon moyen d’obtenir de l’information pertinente à ce sujet.
La page « Amiante » du site Web de la CSST peut être consultée à l’adresse suivante : www.csst.qc.ca/prevention/theme/amiante/Pages/amiante.aspx. Vous y trouverez notamment un lien vers chacun des documents suivants :
Action | Risque | Mesures de protection | Recommandation |
---|---|---|---|
Le perçage, le sciage et le découpage d’articles manufacturés non friables contenant de l’amiante, tels des panneaux de gypse, des tuiles de vinyle et des tuiles acoustiques. | Faible |
| Utiliser des outils manuels ou des outils électriques équipés d’un système d’aspiration avec filtre HEPA. |
Manipulation de matériaux friables (calorifuges et flocages) générant au plus 0,03 m3 (1 pi3) de débris. Exemple : enlèvement d’une section d’isolant contenant de l’amiante sur un conduit de plomberie. | Modéré |
| Ces travaux devraient être exécutés par des professionnels. |
Manipulation de matériaux friables générant plus de 0,03 m3 (1 pi3) sans dépasser 0,3 m3 (10 pi3) de débris. | Élevé allégé |
| Ces travaux devraient être exécutés par des professionnels. |
Manipulation de matériaux friables générant plus de 0,3 m3 (10 pi3) de débris. | Élevé |
| Ces travaux devraient être exécutés par des professionnels. |
* Le contenu de ce tableau constitue une interprétation du texte de la Loi sur la santé et la sécurité du travail .
Le présent document est fourni à titre informatif et contient des renseignements techniques s’adressant aux organismes d’habitation sociale et à leur personnel technique. Ceux-ci demeurent responsables de s’assurer que les recommandations sont effectivement applicables à leur cas particulier. À cet effet, consulter le Guide de gestion du logement social, le Guide des immeubles, les normes applicables et, le cas échéant, tout professionnel compétent en la matière.