Anode à courant imposé comme substitut de l'anode sacrificielle d'un chauffe-eau - Société d'habitation du Québec

Anode à courant imposé comme substitut de l'anode sacrificielle d'un chauffe-eau

Fil d'ariane

Tous les chauffe-eau à accumulation dont la cuve est constituée d’acier sont pourvus d’une anode dite « sacrificielle », qui s’oxyde et se corrode à la place de l’acier de la cuve du chauffe-eau. C’est ce principe de la protection cathodique qui retarde la corrosion de la cuve du chauffe-eau. Cette protection demeure efficace tant et aussi longtemps que l’anode sacrificielle n’est pas désagrégée. Au fur et à mesure qu’elle se dégrade, la protection qu’elle offre diminue, et c’est l’acier de la cuve qui se corrode, puis se perce; le chauffe-eau doit alors être remplacé.

Parce qu’elle ne se désagrège pas, l’anode à courant imposé est une solution de rechange à l’anode sacrificielle, qui doit être remplacée dès que son diamètre original est réduit de moitié ou qu’une partie de son cœur en acier est exposée. L’anode à courant imposé peut, dans certains cas, augmenter la durée de vie du chauffe-eau.

Pour connaître les vérifications et les interventions à effectuer sur un chauffe-eau, nous vous invitons à consulter la section appropriée du Guide pour l’entretien préventif des immeubles.

Description

L’anode à courant imposé est faite d’un alliage de titane insoluble qui reçoit un faible courant régulé de façon électronique par un redresseur (enfichable sur une prise ordinaire de 120 V). L’immunité des parois d’acier du réservoir est assurée par le courant fourni par l’anode. Ce courant permet une polarisation de la cuve d’acier du chauffe-eau, protégeant celle-ci de la corrosion. Comme tout équipement électrique, le produit doit être vérifié par un organisme accrédité par le Conseil canadien des normes (CCN). Les certifications octroyées par l’Association canadienne de normalisation (CSA) ou par Underwriters’ Laboratories Inc. (cUL) sont notamment reconnues par la Régie du bâtiment du Québec.

Assurance et garanties

Certaines compagnies d’assurances offrent des couvertures spécifiques lorsque le chauffe-eau d’une résidence est équipé d’une anode à courant imposé. Informez-vous à ce sujet auprès de votre compagnie d’assurances.

En outre, l’installation d’une anode à courant imposé aura, chez certains manufacturiers de chauffe-eau, comme conséquence l’annulation de la garantie. Renseignez-vous auprès du manufacturier de votre chauffe-eau sur les modalités qui s’appliquent dans un tel cas.

Enfin, certains fabricants d’anodes à courant imposé offrent sur l’anode de titane et le redresseur de courant une garantie de 20 ans, mais qui ne couvre pas le chauffe-eau. Vérifiez les détails de la garantie offerte auprès de votre fournisseur d’anodes à courant imposé.

Recommandation

La Direction de l’expertise technique recommande l’installation d’anodes à courant imposé lorsqu’un problème de chauffe-eau qui se perforent prématurément ou d’anodes sacrificielles qui s’oxydent rapidement, c’est-à-dire après moins de quatre ans d’utilisation, est constaté dans un bâtiment ou une région.

De plus, l’anode à courant imposé, tout comme l’anode d’aluminium, pourrait résoudre un problème d’odeur d’œuf pourri émanant de l’eau chaude potable. En présence d’une certaine électrochimie d’eau, l’anode de magnésium peut se dissoudre rapidement, provoquant la transformation, par l’entremise de bactéries sulfatoréductrices, des sulfates présents à l’état naturel dans l’eau en sulfure d’hydrogène; celui-ci confère à l’eau une odeur nauséabonde et un goût désagréable. Remplacer l’anode de magnésium par une anode à courant imposé ou une anode d’aluminium pourrait contribuer à éliminer les problèmes d’ordre organoleptique de l’eau.

Le présent document est fourni à titre informatif et contient des renseignements techniques s’adressant aux organismes d’habitation sociale et à leur personnel technique. Ceux-ci demeurent responsables de s’assurer que les recommandations sont effectivement applicables à leur cas particulier. À cet effet, consulter le Guide de gestion du logement social, le Guide des immeubles, les normes applicables et, le cas échéant, tout professionnel compétent en la matière.