Avertisseurs de fumée - Société d'habitation du Québec

Avertisseurs de fumée

Fil d'ariane

Les avertisseurs de fumée émettent un signal sonore pour alerter les occupants d’un logement ou d’une maison lorsqu'il y a une présence anormale de fumée dans leur domicile. Ils peuvent donc réagir rapidement et évacuer les lieux ou enrayer la source de fumée de la façon la plus sécuritaire possible. Ces appareils constituent le meilleur moyen de sauver des vies, particulièrement dans le cas d’un incendie nocturne.

Ne pas confondre les avertisseurs de fumée, qui font l'objet de la présente fiche d'information technique, avec les détecteurs de fumée ou de chaleur qui, eux, font partie d'un système de détection et d'alarme incendie.

Réglementation

La présente fiche décrit les exigences minimales de la Société d'habitation du Québec (SHQ) en ce qui a trait aux avertisseurs de fumée dans les logements sociaux et communautaires situés dans des bâtiments existants.

Rappelons toutefois que le 18 mars 2013, le gouvernement du Québec a adopté le chapitre Bâtiment du Code de sécurité du Québec. Ce chapitre s'adresse aux propriétaires et aux exploitants de bâtiments destinés à l'usage du public. Il introduit des exigences minimales en matière de sécurité incendie, notamment en ce qui concerne les avertisseurs de fumée. Cependant, ces exigences ne s'appliquent pas aux immeubles à logements de un ou deux étages1 ou comptant huit logements ou moins. Les propriétaires de ce type de bâtiments doivent alors respecter la réglementation municipale, le cas échéant. Une majorité de municipalités ont adopté un règlement exigeant la présence d'au moins un avertisseur de fumée par logement ou par maison. Les règles peuvent toutefois varier d'une municipalité à l'autre. S'il y a divergence, les exigences les plus restrictives ont préséance.

 
  • Ne jamais peindre un avertisseur de fumée.
  • Ne jamais recouvrir un avertisseur de papier peint, de tissu ou tout autre matériel.
  • Ne jamais altérer un avertisseur d'une quelconque façon.
  • Ne jamais débrancher un avertisseur ou en retirer la pile.
  • Ne jamais utiliser une pile rechargeable pour alimenter un avertisseur.
  • Ne jamais ouvrir le boîtier d’un avertisseur à 120 V.
  • Ne jamais prolonger l'utilisation d'un avertisseur dont la durée de vie utile est dépassée.
 

1 Immeubles de un ou deux étages définis comme tels selon la norme en vigueur au moment de leur construction ou de leur transformation.

Responsabilités

Organisme gestionnaire d’un immeuble

L'organisme gestionnaire d'un immeuble a l'obligation de fournir et d'installer les avertisseurs de fumée qui sont nécessaires pour protéger les occupants de l'immeuble. Il doit aussi prendre les mesures appropriées afin que les locataires soient informés adéquatement et qu'ils aient en leur possession les documents nécessaires pour pouvoir s'acquitter de leurs responsabilités. À ce titre, l'organisme peut offrir aux locataires des séances de sensibilisation aux bonnes pratiques de sécurité.

Locataire

Le locataire doit inspecter et entretenir les avertisseurs de fumée dans son logement, ce qui implique de remplacer la pile lorsqu’elle est à plat. Il doit maintenir les appareils en état de fonctionner. Si un locataire juge qu'il faut changer un avertisseur, il doit en aviser rapidement le gestionnaire de l’immeuble.

Types

On trouve sur le marché deux types d'avertisseurs de fumée. Le plus courant est le modèle à ionisation. Il convient mieux pour la zone des chambres à coucher ou la salle de séjour. L'avertisseur à cellule photoélectrique, quant à lui, est plus approprié près de la cuisine, de la salle de bain ou des appareils de chauffage parce qu'il est moins sensible aux vapeurs d'eau ou de cuisson et qu’il déclenche ainsi moins de fausses alarmes. La SHQ recommande de choisir le type d'avertisseur en fonction de l'endroit où il sera installé.

Une option intéressante est le bouton de silence temporaire (Hush, en anglais). Il permet d'arrêter, pour un maximum de 10 minutes, le signal sonore après le déclenchement de l'alarme. À la suite de ce délai, l'avertisseur se réactive et sonne de nouveau s'il y a encore trop de fumée. Cette option est largement préférable à la pratique dangereuse qui consiste à débrancher l’avertisseur ou à en retirer la pile lorsque des situations anodines surviennent comme une rôtie brûlée dans le grille-pain ou un four enfumé.

Pour les personnes souffrant d'une déficience auditive, il existe des avertisseurs de fumée qui, en plus de la sonnerie, sont équipés d'une lampe stroboscopique qui se déclenche lorsque l'alarme retentit.

Tout avertisseur de fumée vendu et installé au Canada, peu importe son type, ses options et son mode d'alimentation, doit être marqué du sigle ULC ou cUL. Cette homologation démontre que le produit a été fabriqué et vérifié en conformité avec la réglementation canadienne.
 

Emplacement

Il est obligatoire d’avoir au moins un avertisseur de fumée sur chacun des étages d’un logement ou d'une maison, y compris le sous-sol. Un avertisseur doit être installé dans chaque chambre ou dans le corridor y menant, mais à moins de 5 mètres de la porte de la chambre en prenant la mesure le long du corridor. De plus, tout point sur un étage ne doit jamais se trouver à plus de 15 mètres d'un avertisseur de fumée installé sur le même étage, en prenant la mesure le long des corridors et en passant par les portes. Si toutes ces exigences ne sont pas satisfaites, les avertisseurs de fumée manquants doivent être ajoutés.

 

Installation

Il est recommandé d'installer l'avertisseur de fumée au plafond, à au moins 100 mm du mur et loin des coins de murs. On peut aussi le poser au mur, de façon à ce que le bord supérieur de l'avertisseur soit situé à une distance de 100 à 300 mm du plafond. En tout temps, les avertisseurs doivent être situés à plus de 300 mm d'une source d'éclairage artificiel et à plus de 1000 mm d'un élément de ventilation mécanique (sortie ou entrée d'air de ventilation ou de climatisation, ventilateur de plafond, hotte de cuisine, etc.).

S’il y a plusieurs avertisseurs à l'intérieur d'un logement ou d'une maison, ceux-ci doivent être reliés les uns aux autres (par un fil ou par des ondes radio) afin qu’ils se déclenchent tous simultanément dès que l'un d'eux détecte une présence anormale de fumée.
 

Alimentation

Dans la majorité des cas, les avertisseurs de fumée sont alimentés par une pile alcaline de 9 V, par un circuit de 120 V ou par une combinaison des deux. D'autres modèles plus récents sur le marché sont équipés d'une pile au lithium dont la durée de vie prévue est de 10 ans ou d'un condensateur de secours qui fait office de pile d'appoint.

Si un avertisseur est raccordé à un circuit de dérivation de 120 V (avec ou sans pile d'appoint), ce dernier doit préférablement alimenter des luminaires ou, à la rigueur, une combinaison de luminaires et de prises de courant. De plus, aucun disjoncteur différentiel ou anti-arcs ne doit protéger le circuit. Finalement, il ne doit y avoir aucun dispositif de sectionnement entre l’avertisseur de fumée et le dispositif de protection contre les surintensités (le disjoncteur ou le fusible) du circuit de dérivation.

La SHQ recommande d’installer des avertisseurs de fumée qui sont à la fois reliés à un circuit de 120 V et munis d'une pile d'appoint en cas de panne électrique. Il serait judicieux de profiter, par exemple, de travaux de rénovation dans un logement pour se conformer à cette exigence.
 

Inspection par le locataire

Test de la sonnerie

Une fois par mois, le locataire doit s'assurer que la sonnerie de l'avertisseur fonctionne en appuyant sur le bouton d'essai jusqu'à ce qu'elle retentisse.

Test des composantes de détection de la fumée

Une fois par année, le locataire doit vérifier si l'avertisseur est capable de détecter de la fumée en allumant par exemple une allumette, de l'encens ou une chandelle et en l’éteignant à proximité de l'avertisseur. Il faut s'assurer que la fumée pénètre dans l'appareil et que la sonnerie retentit.

Si aucun signal sonore n’est émis à la suite de l'un de ces tests

Avertisseur à pileLa pile est-elle installée correctement? Si oui, on doit la remplacer par une pile neuve et refaire le test. Si l'avertisseur ne produit toujours pas de signal sonore, un appareil neuf est nécessaire.
Avertisseur à 120 V   Le locataire doit s'assurer que l'alimentation du circuit électrique n'est pas coupée. La plupart des avertisseurs à 120 V sont munis d'une DEL indiquant qu’il y a une tension d'alimentation. Si la DEL est éteinte ou s'il n'y en a pas, on doit vérifier l'état du dispositif de protection contre les surintensités (le disjoncteur ou le fusible) du circuit d'alimentation. Si l'avertisseur ne produit toujours pas de signal sonore, un appareil neuf est nécessaire.

De plus, tout avertisseur de fumée muni d’une pile émet un signal sonore intermittent lorsque la pile est faible. Dès que le signal se fait entendre, il est temps de remplacer la pile. L'occupant dispose tout de même de quelques jours pour changer la pile avant que celle-ci ne soit complètement déchargée. Cependant, afin d’être bien protégé, il ne faut pas retirer la pile avant de la remplacer.

La SHQ recommande aux nouveaux locataires d'un logement auparavant inoccupé de tester la sonnerie des avertisseurs pour s'assurer que les piles ne sont pas déchargées. Dans le cas d'une absence prolongée (plus de sept jours), les occupants devraient également procéder à cette vérification dès leur retour.

Entretien par le locataire

Avertisseur à pileIl est recommandé de nettoyer doucement, une fois par année, l’extérieur et l’intérieur du boîtier avec un aspirateur et un adaptateur muni de poils.
Avertisseur à 120 V   À l’aide d’un aspirateur et d'un adaptateur muni de poils, on doit nettoyer légèrement, une fois par année, l’extérieur du boîtier seulement.

Durée de vie

Depuis 1997, les fabricants doivent inscrire la date d'expiration sur le boîtier des avertisseurs de fumée. La durée de vie de ces appareils varie généralement entre huit et dix ans. Au-delà de cette période, la capacité de détection des avertisseurs peut être diminuée, peu importe leur type, leurs options et leur mode d'alimentation, entraînant un risque pour la sécurité des occupants. Si la date d’expiration d’un appareil n’est pas inscrite ou si elle est dépassée, il faut le remplacer par un nouveau.

Les avertisseurs de fumée ne sont pas recyclables. De plus, étant exclus du Règlement sur les matières dangereuses, ils ne sont pas ramassés lors de collectes de résidus domestiques dangereux et sont refusés par les écocentres. Pour se débarrasser d'un avertisseur, il suffira donc de le jeter à la poubelle avec les ordures ménagères.

Le présent document vous est fourni à titre informatif et contient des renseignements techniques s’adressant à l’ensemble des organismes d'habitation sociale. L’organisme et son personnel technique demeurent responsables de s’assurer que les recommandations sont effectivement applicables à leur cas particulier. À cet effet, nous vous suggérons de consulter le Manuel de gestion du logement social Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., le Guide des immeubles Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre., les normes applicables et, le cas échéant, tout professionnel compétent en la matière.