Inspection en cas de présence de moisissures - Société d'habitation du Québec

Inspection en cas de présence de moisissures

Fil d'ariane

On estime à plus de 1,5 million le nombre d’espèces de moisissures dans le monde. Les moisissures se reproduisent en générant des cellules appelées spores qui se répandent dans l’air ambiant. La prolifération de moisissures a lieu en présence d’un niveau élevé d’humidité. Dans le milieu bâti, elles peuvent endommager les matériaux, diminuer la qualité de l’air intérieur et, selon l’importance de leur croissance et la durée d’exposition et l’état de santé de la personne y étant exposée, elles peuvent affecter la santé humaine. Une inspection régulière des lieux revêt donc une importance cruciale.

L’inspection

Une inspection permettant de déterminer les sources d’humidité qui causent la moisissure doit comprendre deux volets d’analyse :

  • le premier consiste à déceler les activités humaines qui font augmenter le taux d’humidité relative de l’air intérieur;
  • le second consiste en l’analyse des composants du bâtiment pour déceler la présence non contrôlée d’eau ou d’humidité ou pour en repérer des traces.

La connaissance des pratiques de construction (assemblages, détails architecturaux, systèmes de construction, composants, etc.), des principes physiques (phénomène de condensation, transport de la vapeur d’eau, etc.) et des caractéristiques des matériaux est un atout pour l’inspecteur qui procède à une analyse.

Volet 1 : Analyse des habitudes de vie des occupants

Lorsqu’il est possible de rencontrer les occupants, il est essentiel d’observer leur milieu de vie et de les interroger sur leurs habitudes. Cette analyse permettra ainsi de déterminer les habitudes problématiques des occupants et de guider ceux-ci vers des choix plus sains afin d’améliorer la qualité de l’air à l’intérieur de leur logement.

Volet 2 : Analyse des lieux

Le second volet de l’inspection consiste à évaluer les composants du bâtiment ainsi que leur conception afin de déceler les problèmes attribuables, entre autres, à l’infiltration d’eau, à la condensation, à des fuites d’eau, à une inondation ou au mauvais fonctionnement d’un appareil.

Test de l’agent de blanchiment

Ce test consiste à humecter une tache suspecte avec de l’eau de Javel ou du chlore non dilué pendant une heure ou deux. S’il y a une décoloration partielle ou totale de la tache, il est fort probable qu’on se trouve en présence de moisissure.

La présence de moisissures se détecte par l’observation de taches noires, vertes ou grises ou de formations duveteuses blanches (à ne pas confondre avec une formation minérale telle que l’efflorescence). Une odeur de terre et de moisi indique souvent la présence de moisissures. Lors d’une inspection, la présence de cernes, de gondolements ou d’autres signes d’infiltration d’eau, récents ou non, sur les revêtements et les éléments d’un bâtiment témoignent de problèmes d’humidité qui favorisent l’apparition de moisissures visibles ou dissimulées derrière les matériaux. Il peut même être profitable d’inspecter le bâtiment alors qu'il pleut pour ainsi déceler des problèmes non apparents par temps sec.

Enfin, en guise de complément à l’analyse des habitudes de vie des occupants, il s’avère fort intéressant de relever le taux d’humidité relative et la température extérieure ainsi que la température des différentes pièces inspectées.

Questionnaire à l’intention des occupants
1. Combien de personnes et d’animaux de compagnie occupent le logement?
2. Y a-t-il eu des infiltrations d’eau (murs, plafonds, planchers, fenêtres), une inondation ou des fuites de tuyauterie dans le logement?
3. Certaines pièces (ou leurs murs) sont-elles extrêmement froides ou sujettes aux courants d’air en hiver?
4. Avez-vous senti ou détecté une odeur de terre et de moisi dans certaines pièces ou endroits particuliers du logement?
5. Se forme-t-il de la condensation sur les murs ou les fenêtres en hiver?
6. Utilisez-vous les ventilateurs de la salle de bain et de la cuisine? Pendant combien de temps environ?
7. Utilisez-vous un déshumidificateur ou un humidificateur dans certaines pièces?
8. Exercez-vous des activités pouvant produire beaucoup d’humidité à l’intérieur du logement?

    Par exemple :

  • Cuisson prolongée d’aliments sur la cuisinière
  • Nombre important de douches ou douches de très longue durée
  • Activités physiques intensives à l’intérieur
  • Séchage de vêtements sur un séchoir à linge à l’intérieur du logement
  • Aquariophilie, horticulture d’intérieur, etc.

Le rapport d’inspection

Dans le feu de l’action, il peut être aisé de passer outre cette étape pourtant essentielle. Le rapport d’inspection permet de présenter la situation aux intervenants concernés, de rassembler les données nécessaires à l’analyse du problème et de dresser l’historique du bâtiment et l’inventaire des habitudes de vie des locataires.

Il est important d’y inclure les renseignements suivants :

  • Données générales (ex. : nom de l’inspecteur et de l’organisme, adresse du bâtiment en cause, etc.)
  • Données journalières (date, températures intérieure et extérieure, taux d’humidité à l’intérieur et à l’extérieur)
  • Information recueillie auprès des locataires
  • Données résultant de l’inspection visuelle
  • Liste des faits en rapport avec la situation (fuites d’eau, infiltrations d'eau, activités des anciens locataires, similitude avec d’autres logements, etc.)
  • Photos du logement

Comme la cause de la contamination fongique n’est pas toujours évidente et que plusieurs intervenants se succèdent, le rapport d’inspection est l’outil idéal pour assurer un suivi sans perdre d’information et pour ainsi réduire le plus possible les risques d’erreurs.

La rencontre post-inspection

La clé, lors de la résolution d’un problème de contamination fongique, qu’il soit léger ou important, demeure la bonne communication avec le locataire. Lorsqu’un occupant lui signale un problème de moisissure dans son logement, l’organisme gestionnaire doit l’informer des démarches qui seront entreprises en premier lieu :

  • une visite du logement sera faite afin d’évaluer l’ampleur du problème;
  • un rendez-vous sera fixé pour informer le locataire des constats et des mesures à mettre en place.

Dans le cas d’un problème de contamination de surface causé par l’humidité excessive produite par les activités des occupants, l’organisme peut faire le tour du logement avec eux afin de les sensibiliser aux bonnes habitudes de vie et leur remettre la documentation appropriée. À cet égard, nous vous invitons à consulter la fiche d’information technique intitulée Implication des locataires pour un environnement plus sain.

Équipements et protection personnelle

Étant donné la fréquence à laquelle un inspecteur est exposé aux moisissures, ce qui peut notamment donner lieu à une hypersensibilité, à des problèmes respiratoires et à de la fatigue, il est recommandé qu’il prenne les mesures de protection nécessaires pour préserver sa santé. Il ne doit pas hésiter à expliquer aux occupants que ces mesures le prémunissent contre des problèmes de santé pouvant survenir à la suite des inspections fréquentes relatives à des cas de moisissure.

Aide-mémoire concernant le matériel de l’inspecteur
  • Appareil photo
  • Jumelles
  • Ruban à mesurer
  • Carnet de notes
  • Outil polyvalent
  • Hygromètre
  • Thermomètre de surface à infrarouge
  • Essuie-tout, chiffons
  • Sacs en plastique transparent (ex. sacs de congélation)
  • Bouteille d’eau de Javel
  • Lunettes de protection
  • Respirateur antipoussières N95
  • Gants de caoutchouc
  • Vêtements longs et lavables

L’analyse de la qualité de l’air

La SHQ recommande d’examiner d’abord les lieux de façon exhaustive plutôt que de faire analyser l’air et de faire procéder à des prélèvements dans un bâtiment. Cette approche est soutenue par Santé Canada qui fournit de l'information sur la façon de se débarrasser de la moisissure Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. En effet, ce type d’analyse sert habituellement dans les cas de contamination importante et fait partie d’un protocole d’intervention que met en place la firme spécialisée engagée pour enrayer le problème.

Pour complément d’information, nous vous suggérons de consulter la fiche d’information technique intitulée Décontamination et correction des problèmes de moisissure.

Le présent document est fourni à titre informatif et contient des renseignements techniques s’adressant aux organismes d’habitation sociale et à leur personnel technique. Ceux-ci demeurent responsables de s’assurer que les recommandations sont effectivement applicables à leur cas particulier. À cet effet, consulter le Guide de gestion du logement social, le Guide des immeubles, les normes applicables et, le cas échéant, tout professionnel compétent en la matière.