(La présente fiche constitue la mise à jour en date de mai 2020 de la fiche intitulée Décontamination et correction des problèmes de moisissure.)
Dès qu’un problème de moisissure est constaté et que la source d’eau ou d’humidité est connue, il faut procéder sans délai à la correction du problème et à la décontamination des lieux, que les personnes exposées présentent ou non des symptômes. En effet, la présence de moisissures sur les revêtements et les matériaux de construction amène des contaminants dans l’air intérieur d’une habitation, ce qui peut affecter la santé des occupants.
Les personnes exposées à la moisissure sont susceptibles d’éprouver des problèmes de santé comme des symptômes s’apparentant à ceux d’un rhume, une irritation des muqueuses (yeux, nez, gorge) ou une aggravation des crises d'asthme, le cas échéant. La réaction des personnes varie beaucoup en fonction de leur sensibilité et de la durée de leur exposition aux moisissures. Les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes souvent exposées à des contaminants chimiques et biologiques (personnel d’entretien et inspecteurs) et celles souffrant de maladies respiratoires, d’allergies ou d’asthme ou dont le système immunitaire est affaibli sont généralement plus sensibles aux moisissures.
Pour plus d’information, consulter la page Web Problèmes de santé causés par les moisissures de Québec.ca.
Pour limiter le développement des moisissures et diminuer les coûts lorsqu’un problème survient, le gestionnaire d’immeuble doit sensibiliser les locataires au sujet des moisissures afin que ceux-ci l’informent rapidement s’ils constatent ou croient constater leur présence dans l’immeuble, étant donné qu’elles se développent dès les premières 24 h à 48 h. Ainsi, la communication entre les différents intervenants, notamment entre le gestionnaire d’immeuble et les locataires, est essentielle pour assurer l’efficacité de la décontamination et la correction des problèmes responsables des moisissures.
Il est du devoir du gestionnaire d’immeuble de bien informer les locataires des étapes du nettoyage ou de la décontamination. Selon l’ampleur du problème, il peut s’adjoindre un investigateur, un spécialiste en décontamination, un professionnel en bâtiment, un entrepreneur ou des organismes de la santé qui collaborent à la gestion de la situation.
Niveau 1 | Niveau 2 | Niveau 3 | |
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Contamination observée | Une superficie restreinte et isolée inférieure à 1 m². | Une superficie moyenne et isolée de plus de 1 m² et inférieure à 10 m². | Une grande superficie contigüe de plus de 10 m². |
Exemples | Un carreau de plafond, une surface contaminée en raison du fait qu’un meuble (tête de lit, divan, etc.) est adossé à un mur extérieur ou que des boîtes de carton sont placées directement sur la dalle du sous-sol. | La moitié d’un mur d’une chambre à coucher, le plancher d’une cuisine ou le tiers du plafond d’un salon en contact avec la toiture. | Surface contaminée en raison d’un refoulement d’égout ou d’une infiltration d’eau majeure par la dalle de fondation, ou vide sanitaire en terre battue présentant plusieurs surfaces contaminées. |
Intervenant | L’occupant peut procéder au nettoyage en prenant les mesures de sécurité appropriées. | Le gestionnaire d’immeuble peut procéder à l’investigation et à la décontamination en prenant les mesures de sécurité appropriées. | L’intervention de spécialistes est nécessaire à la fois pour l’investigation et pour la décontamination. |
En général, le locataire pourra nettoyer une petite surface attaquée par les moisissures en prenant les précautions nécessaires. À cet égard, il est recommandé de lui remettre le dépliant d'information Les moisissures à la maison : faites-leur la vie dure! préparé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, afin de bien l’informer au sujet des moisissures et des moyens de les enrayer. Dans la majorité des cas, il s’agira de moisissures de surface causées par un taux d’humidité élevé dans le logement (par exemple, en raison de la condensation sur un mur extérieur ou de l’encombrement des pièces). Le locataire pourra alors procéder au nettoyage des matériaux non poreux ou facilement nettoyables.
D’abord et avant tout, il est conseillé de passer un aspirateur pourvu d’un filtre à haute efficacité (HEPA) sur toutes les surfaces de la pièce. Dans la plupart des cas, il est conseillé de nettoyer les surfaces non poreuses à l’aide d’une brosse et d’une solution d’eau savonneuse non parfumée, puis de les rincer à l’aide d’un chiffon humide et propre.
Au cours du nettoyage et tout de suite après, il faut veiller à ne pas contaminer les surfaces adjacentes. Par exemple, il est important de laver à l’aide d’un chiffon humide l’aspirateur qui a servi à la décontamination et de sortir dehors pour en remplacer le sac, pour ne pas contaminer les pièces nettoyées ou avoisinantes.D’abord et avant tout, il est conseillé de passer un aspirateur pourvu d’un filtre à haute efficacité (HEPA) sur toutes les surfaces de la pièce. Dans la plupart des cas, il est conseillé de nettoyer les surfaces dures à l’aide d’une brosse et d’une solution d’eau savonneuse non parfumée, puis de les rincer à l’aide d’un chiffon humide et propre.
Dans les cas où la contamination est plus importante, comme à la suite d’une infiltration ou d’une fuite d'eau, le gestionnaire d’immeuble doit remplacer certains matériaux tels que des sections de gypse fortement endommagées et les isolants humides. Le gestionnaire, en fonction de son expérience, peut se charger lui-même de décontaminer les moyennes surfaces ou engager un spécialiste. Des formations reconnues lui permettront de comprendre les principes de base de la croissance des moisissures et d’en savoir davantage sur les différentes méthodes servant à les éliminer et à décontaminer les lieux.
Au besoin, une liste des biens de l’occupant pourra être dressée afin d’évaluer l’état de ceux-ci et de déterminer quelle suite sera donnée pour chacun (conservation, élimination, nettoyage, nettoyage professionnel, sous surveillance). Un suivi régulier pendant un an permettra de vérifier si le problème a bel et bien été résolu à la suite du nettoyage, et si le locataire a adopté de bonnes habitudes pour éviter que cela se reproduise.
Le phosphate trisodique
Dans certains cas où la moisissure est toujours apparente après un nettoyage au détergent et à l’eau, il peut être approprié d’utiliser, selon les recommandations du fabricant, une solution de phosphate trisodique, en vente dans les quincailleries.
Lorsqu’il s’agit d’un problème majeur de contamination par la moisissure qui affecte une grande surface du logement, l’intervention d’un ou plusieurs spécialistes dans ce domaine est nécessaire. Ce type de décontamination requiert des connaissances spécifiques et une méthode d’intervention particulière, comme celle présentée dans la norme 3009-600 Contamination des habitations par les moisissures – Investigation et réhabilitation du bâtiment publiée par le Bureau de normalisation du Québec et téléchargeable gratuitement.
La norme détaille la démarche complète à suivre dans un cas présumé de contamination d’une habitation par les moisissures. Elle inclut la recherche de la cause, l’évaluation de la contamination, la planification et la réalisation des travaux de décontamination, le contrôle de la qualité de la décontamination et même la communication avec le client ou la cliente.
Dans les cas les plus sévères, l’intervention d’un organisme de la santé (direction de la santé publique) est nécessaire. Elle peut être faite dans les cas de contamination fongique soulevés par un gestionnaire d’immeuble, dans le cas de bâtiments faisant l’objet d’un signalement en vertu de la Loi sur la santé publique (par le représentant d’un centre de santé et de services sociaux ou par un médecin) ou après l’évaluation de cas soumis par des citoyens (locataires ou non) ou des groupes communautaires.
Le gestionnaire d’immeuble peut conclure un protocole d’entente avec l’organisme de la santé afin d’établir les partenariats et les rôles et responsabilités de chacun.
L’organisme de la santé joue un rôle essentiel dans l’évaluation des risques pour les occupants et dans leur sensibilisation aux effets possibles de la contamination sur leur santé en fonction de l’ampleur de la contamination et de leur propre état physique. Un travail commun favorisera la résolution rapide du problème et assurera la prise en compte des intérêts des occupants.
Organisme d’habitation sociale
Si un organisme d’habitation sociale est aux prises avec un cas sévère de contamination par les moisissures, la Société d’habitation du Québec doit en être informée. Elle peut collaborer à la rédaction d’un protocole d’entente. Pour sa part, le centre de services de l’organisme demeure un intervenant de premier plan dans tout le processus de décontamination en jouant un important rôle-conseil.
Étapes | Aspects à considérer |
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1. Évaluation de la contamination |
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2. Décontamination méthodique et nettoyage |
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3. Rétroaction et prévention |
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Le présent document est fourni à titre informatif et contient des renseignements techniques s’adressant aux organismes d’habitation sociale et à leur personnel technique. Ceux-ci demeurent responsables de s’assurer que les recommandations sont effectivement applicables à leur cas particulier. À cet effet, consulter le Guide de gestion du logement social, le Guide des immeubles, les normes applicables et, le cas échéant, tout professionnel compétent en la matière.